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№ 14, DU MONTAGE
octobre 1982

Dans l’histoire du cinéma mondial, l’appréciation que l’on fait du montage oscille entre des positions extrêmes, celui-ci étant perçu tantôt comme une oeuvre de création pure, tantôt comme une stricte exécution de directives. Vsevolod Poudovkine considérait le montage comme le fondement de l’art cinématographique, tandis que René Clair parlait d’une simple opération matérielle d’assemblage de plans. Orson Welles, par ailleurs, prétendait que la seule mise en scène d’une réelle importance s’exerce au cours du montage et Claude Chabrol ne voyait pas ce qu’un metteur en scène irait faire au montage.

Entre ces attitudes opposées de quelques grands, existe aussi toute une gamme de réflexions que nous proposent les professionnels du montage eux-mêmes et qui n’est pas toujours connue comme il se doit.

Pour remédier quelque peu à cette situation, nous nous sommes principalement intéressés dans ce numéro de COPIE ZÉRO à donner la parole aux monteurs et monteuses qui pratiquent cette profession actuellement au Québec. Il en résulte des observations sur l’art du montage, bien sûr, mais aussi des témoignages sur la profession, sa spécificité et ses multiples spécialités.

Nous avons également cru pertinent d’inclure quelques textes plus théoriques consacrés à des films dont le montage est jugé remarquable. Finalement une liste exhaustive des auteurs des montages de tous les longs métrages québécois de 1936 à 1982 vient compléter ce dossier. Ce regard, par trop rapide et parcellaire, est une première contribution à une réflexion sur le montage au Québec, que d’autres, nous l’espérons, poursuivront.

Pierre Jutras