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AnimationBLINK BLANK la revue du film d’animation

Si le cinéma d’animation échappe aux définitions rigides, la revue Blink Blank propose d’en esquisser les contours au fur et à mesure des productions artistiques qu’elle (re)découvre. Blink Blank, ce sont cent-soixante pages d’articles de fond, de croquis, d’entrevues qui satisferont amateurs et spécialistes.
November 16th, 2020
BLINK BLANK la revue du film d’animation

En 1985, Giannalberto Bendazzi constatait l’obscure et étrange phénomène qui entourait le cinéma d’animation :
« Obscure et étrange au point de favoriser la naissance d’équivoques proposées comme axiomes, ne voulant le destiner qu’au rire facile des adultes, aux enfants campés devant l’écran de télé, et donnant lieu à une littérature historico-critique qui est parmi la moins riche de toute la bibliographie cinématographique. L’animation constitue, bien au contraire, un outil de connaissance extrêmement riche et sérieux, fertile en auteurs et œuvres qui vont compter parmi les plus importants de notre temps. » (Giannalberto Bendazzi, Le Film d’animation. Vol I, 1985, p.14).
Si l’animation infiltre timidement la littérature dédiée aux études cinématographiques dès ses premières expérimentations, et si plusieurs ouvrages se penchent sur le genre et ses déclinaisons depuis la deuxième moitié du 20ème siècle, coïncidant avec l’intensification de sa production, il manquait ce petit quelque chose qui fasse sortir l’animation de sa niche. De 1978 à 1985, le magazine français Banc Titre avait d’ailleurs tenté de combler cette lacune en offrant une revue des productions animées actuelles et historiques d’un point de vue critique, technique et économique. Finalement, une quarantaine d’années plus tard, la Cinémathèque québécoise, NEF Animation et les éditions WARM s’associent pour présenter le premier numéro de Blink Blank, revue francophone entièrement dédiée au film d’animation.

« Blink Blank souhaite mettre en lumière les métiers et les techniques de l’animation, la diversité des talents et des esthétiques qui fondent sa richesse et son inventivité, éclairer son histoire et rendre compte de l’actualité de la recherche qui lui est consacrée. »
Marcel Jean (Cinémathèque québécoise), Xavier Kawa-Topor (NEF Animation), Willy Durand et Armelle Pain (WARM)

En janvier 2020, le premier numéro donne le ton. Le dossier L’animation à l’âge adulte? est une piqure de rappel pour celles et ceux qui ne voyait encore en l’animation qu’un divertissement pour la jeunesse. Or, si les productions actuelles font toujours la part belle aux films destinés au jeune public, le cinéma d’animation n’est pas, et n’a jamais été, cantonné à celui-ci. Le flirt de l’animation avec le film expérimental, avec le genre documentaire ou l’essai poétique le positionne même comme un média résolument adulte alors qu’il n’hésite pas à aborder des questions identitaires et politiques (Ville Neuve, 2019), la violence de conflits armés (Les Hirondelles de Kaboul, 2019 et Parfum d’Irak, 2018) ou le cyberharcèlement (Swatted, 2018). Ces quatre films sont rejoints dans le premier numéro par une vingtaine d’autres longs métrages, courts métrages et séries qui ouvrent à chaque fois de nouvelles pistes d’analyse autour des techniques, métiers et images du monde de l’animation.

Aperçu Magazine Blink Blank

Research notebook for the film Careful (Alice Saey) and sketches by Sophie Racine for Rivages.

Cet automne, la revue biannuelle nous a conviés à une nouvelle exploration des multiples visages qu’endosse l’animation. L’écologie est cette fois à l’honneur dans le second numéro qui prouve la force poétique et/ou engagée de films solidement ancrés dans l’actualité de leurs époques : à l’évidence d’un Hayao Miyazaki, Frédéric Back ou Jean-François Laguionie vient se greffer la découverte de plus récentes productions, tels que les courts métrages My Generation (2019), Empty Places (2020) ou L’odyssée de Choum (2019). À nouveau, le dossier thématique est complété d’entrevues, de portraits et d’articles couvrant le passé, le présent et le futur de l’image animée.

Puis, comme dans le premier numéro, la section La Fabrique de l’animation donne la part belle aux techniciens, techniciennes, créateurs et créatrices, aux « petites » mains et grands talents. Car Blink Blank est aussi un objet qu’il est heureux de tenir entre les doigts. Richement illustré, on se perd autant dans les arrêts sur images des productions achevées que dans les croquis et storyboards d’artistes virtuoses. Des carnets de recherche d’Alice Saey aux esquisses préliminaires de Sophie Racine pour Rivages, les pages de la revue recèlent de petits trésors.

Les auteurs et autrices issus d’horizons divers livreront leurs prochaines trouvailles dans un troisième numéro, à paraître en janvier 2021.

Les deux premiers numéros de la revue Blink Blank sont en vente à la billetterie de la Cinémathèque québécoise.